Animal Kingdom.

Oui, je le confesse cela fait bien longtemps qu'il est sorti, bien longtemps que je suis allée le voir, mais comme il est toujours à l'affiche, je me décide enfin à vous en faire une petite présentation sur le sujet.
Animal Kingdom: 1 film, 6 nominations, 3 récompenses. Premier long métrage du cinéaste australien David Michôd, Animal Kingdom nous livre une histoire de famille pas comme les autres. Dès l'apparition des premières images, nous savons déjà que nous avons affaire à un film de grande qualité. Je m'explique. Le générique débute sur de réelles images de braquages en noir et blanc, assemblées entre elles à la manière d'un slow motion et accompagnées d'une incroyable bande son lyrique et mystique (qui n'est pas sans rappeler, à mon sens, l'introduction de Iron de WOODKID), nous plongeant ainsi directement dans l'esthétique lente et allégorique du film.

Nous découvrons Joshua, adolescent "perdu", presque majeur, face à la mort de sa mère due à une overdose; figure extatique de l'antihéros. Pour gérer cette tragédie qui se joue face à lui, Josh va contacter sa grand-mère, qu'il n'a apparemment pas vue depuis un bon moment. Arrivé dans le pavillon des Cody (sa nouvelle famille), il se retrouve au milieu de trois gangsters (Pope, Craig et Darren), ses oncles, et donc de sa grand-mère Smurf Cody (interprétée par Jacki Weaver, oscar du meilleur second rôle féminin) qui incarne une femme sociopathe presque sympathique, postée à la frontière d'une relation incestueuse avec ses fils. 
Véritable huis clos angoissant, le film se déroule à la manière d'un documentaire doublé d'une esthétique noire, celle du thriller sous l'influence Scorsesienne des fameux Affranchis. Comme je l'ai dit précédemment, le générique agit sur le spectateur comme un rêve prémonitoire, une prolepse annonçant la suite de l'intrigue funeste, le tout régi par de magnifiques séquences en Slow-motion qui figureront dans la suite du scénario (pour ceux qui auraient déjà vu le film, je pense particulièrement lorsque Pope porte Nicky pour l'emmener dans le jardin, je ne dévoile pas pourquoi hein?!). Au delà du procédé de ralenti, on observe avec stupeur, la réalisation des scènes de violence qui sont filmées simplement et efficacement sans tomber dans la barbarie à laquelle nous sommes habitués dans le genre du thriller/policier. La violence ici n'est pas dans une position de somptuosité, mais c'est bien la latence (attention je ne dis pas ici qu'il y a des longueurs au sens d'ennui, comme ça peut être souvent le cas dans certains films) qui confère la beauté de la tension dramatique. 

Ce que le film nous expose finalement, le long de ces 1 heure et 52 minutes, c'est la peur, l'angoisse, présente en chacun de nous. La peur ici est représentée à différents niveaux. Celle de Josh qui se voit survivre dans cette famille de "dingues", celle des oncles qui sont perpétuellement dans la crainte de se faire attraper par les flics, celle de la mère/ grand-mère qui ne veut, à n'importe quel prix, perdre le soutien de ses trois "bébés". Ce qu'ajoute le réalisateur aux thématiques principales de son film est la notion de déclin: "C'est une période de déclin pour les truands à l'ancienne et la génération des bandes organisées, spécialisées dans le vol des banques". 
Ce qui m'a scotchée: Le jeu d'acteur du personnage de Josh (incarné par James Frecheville) est juste hallucinant, d'autant plus quand on sait que c'est son tout premier rôle au cinéma. Le personnage qui subit de nombreux évènements désastreux ne semble aucunement troublé, garde un calme impassible dévoilant alors le caractère sauvage énoncé par le titre du film (Le règne animal). De plus, la qualité picturale des images, comme le dit Adam Arkapaw directeur de la photo sur le tournage, est une veritable "déclaration d'amour à Melbourne". Nous sommes dans une approche naturaliste grâce au tempérament incroyablement réaliste des images et de l'histoire.



Pour finir sur cette longue pseudo analyse personnelle du film, je tiens vraiment à vous le conseiller, car moi même j'en suis sortie totalement abasourdie, en raison de la fin qui nous laisse collée à notre siège (gros revirement de situation improbable), et ce, dans le bon sens du terme. Alors les amis, avec toute sincérité, courrez-y vite ! 

Coralie.

2 commentaires:

  1. Je suis bien d'accord, il crée vraiment une atmosphère qui le rend différent de ces films thriller sanglants... mais il n'en est pas moins plus poignant encore.

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  2. Oh oui, vraiment poignant.. c'est juste DINGUE
    Love <3

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Azi, laisse un p'tit comz frere ! ahah