THE WRONG WAY:
Le premier titre de l'Ep, The Wrong Way, débute par un lead de guitare qui, on l'imagine, sera omniprésent tout au long du morceau, alors gardons-le bien en tête car nous en reparlons dans quelques instants. S'ensuit une montée progressive scandant, telle une litanie, les mots don't take that way qui apparaissent au premier abord comme un conseil qui va se transformer peu à peu en un ordre. La dimension jussive des paroles réside dans la puissance de la montée grâce à la batterie imposant un rythme semblable à celui d'une marche quasi-militaire. Arrivée à son climax, la montée s'arrête soudainement. On avance dans ce chemin, avec le personnage, qui prend une attitude plus soul. Quadricolor innove dans ce genre musical auquel ils ne nous avaient pas habitués, et ça fait du bien !
On remarque une ambivalence dans la musique qui se rattache à celle du personnage de la chanson. D'un côté la soul qui expose la sensualité et de l'autre, le rock de cette marche harmonique dessinant les pensées de cet homme/ ou femme qui ne doit pas prendre le chemin.
Pour revenir au lead de guitare, étant présent à la fin de la chanson, il devient le signe de la fatalité qui touche le protagoniste qui finalement a cédé (à ses pulsions ?) et a pris ce mauvais chemin. On comprend alors que, dès le début de la chanson, la destinée du personnage est donc scellée.
On trouve donc une totale complétude dans ce titre: des nappes éléctro au synthé influencées par PVT, de la force rock, de la douceur. Bref, vous aurez compris que c'est ma préférée.
CLAMMY FINGERS:
Un début calme, des accords qui nous transportent directement dans une ambiance assez mystique. On s'imagine loin, très loin. Puis la batterie et la guitare nous ramènent à la raison, pour nous dire d'arrêter de planer. Mais on se laisse quand même entraîner, embarqué par le courant, puis à 1 minute 26 c'est la rupture qu'on n'attendait pas. Un court passage à la Vampire week-end, en mode batterie/voix, où les échos harmoniques prennent le pas sur le refrain. On retrouve ici la thématique de la métaphore du chemin, de la voie dans la phrase "Up on the stage I find a way to hide my fright". Les paroles, inspirées d'un roman de Douglas Kennedy, traduisent l'apparente confiance en soi avant de monter sur scène. Encore une fois la représentation de cette dualité psychologique présente en chacun de nous.
C'est à la deuxième minute du morceau qu'intervient enfin le réel refrain de la chanson, donnant ainsi son titre à l'Ep Hide/ Lie/ Prentend/ More/ Than, le tout sous fond de nappe électro doublé par les rythmes de la batterie. C'est à partir de ce moment là que tu sens quelque chose d'inexplicable qui opère sur tes oreilles, puis ton corps tout entier. Tu n'as plus qu'une envie, c'est de te trémousser sur ce beat totalement électro à la Battles, qui progressivement s'éteint, comme happé dans un trou d'air. Mais quand c'est fini, y'en a encore: C'est avec encore plus de conviction que le beat revient hanter tes cavités auditives avec ces fameux échos harmoniques et ces notes aigües et réverbérées de synthé. On assiste alors à un renversement musical pop et post-rock vers un univers rock électro, créant alors une homogénéité qui nous paraît à la limite du possible. Et pourtant, ils l'ont fait. Une folie, qui s'arrête net, mais qui ne nous laisse pas indifférent.
TIME IS UP:
C'est sans conteste le morceau le plus "rock" de l'EP. Un début intimiste, des bribes de riff de guitare, une sensation d'épaississement du son avec l'ajout des choeurs et des synthés, le tout débouchant instantanément sur quelque chose de très rock. Un bon son crade comme on les aime, et une basse saturée à la Klaxons. On retrouve à nouveau les harmonies vocales chères à Quadricolor. A 2 minutes 07, s'installe une sorte de pont aux douces sonorités acoustiques de la guitare qui nous fait penser au titre "North" de Phoenix qui évolue de la même manière que leur "Lisztomania", et c'est d'ailleurs assez troublant (comme le dit Monsieur Beauvallet, on n'a pas vu mieux depuis.., vous connaissez la suite, ahah!). Niveau parole, on a la sensation de confronter Larmartine (avec son Ô temps, suspends ton vol) face à du rock garage, et le résultat est sacrément concluant ! Terminons notre poursuite à la fuite du temps.., on arrive enfin à la montée qui revient aux bases rock du début du morceau. Pour moi, c'est sans aucun doute le tube de l'EP (avec Clammy fingers).
MEDITERRANEAN'S: Je commence tout d'abord par vous dire qu'il est mon favori, avec The Wrong Way. Pourquoi ? On rentre directement dans l'atmosphère du morceau, et je ne sais pas comment décrire cette sensation, mais cette musique provoque quelque chose en moi, elle me parle tout simplement, soulève en moi des sentiments enfouis profondément (deep down, ahahah..). Malgré une rythmique très "enjouée", la mélancolie est palpable, particulièrement à partir de la cinquantième seconde du titre, le passage instrumental. On retrouve ce passage après le second couplet-refrain, qui aboutira par la suite sur le refrain en version voix/ nappes à la guitare. Et là.. ce qui se passe est juste dingue. Je m'explique: l'assemblage de la nappe à la guitare, un son de basse et la batterie est d'une incroyable "efficacité". On reconnaît une certaine montée puissante à la Euphony, avec les voix en harmonie. La fin est donc un melting-pot entre cette montée, combinée au refrain "You are in the ocean deep down" où le rythme de batterie est totalement différent. L'ep se termine alors sur ce morceau très positif et plein de force grâce la répétition des paroles et l'omniprésence de la batterie.
Pour résumer, c'est une tuerie.
Cliquez sur la photo pour voir la vidéo de l'interview de Weirdbrowser :)
Coralie.
c est bien écrit bravo!!M
RépondreSupprimerMerci beaucoup, c'est gentil :)
RépondreSupprimerUn merveille ce nouvel EP !!
RépondreSupprimerSalut!
RépondreSupprimerJ'ai du mal à comprendre les paroles des morceaux de Quadricolor...
Saurais-tu où je pourrais les récupérér?
Ton analyse de The Wrong Way est excellente!
Merci :)